Accéder au contenu principal

Oublier c’est aussi se pardonner

Pendant longtemps j’ai cru que je rêvais, que j’étais encore dans les montagnes colorées des sourires tranquilles et spontanés.
J’entendais ses histoires magiques qui berçaient ma vie avec un chocolat chaud ou un sucre de canne. Je marchais avec elle dans le parc. Nous n'avions que des pas lourds mais pas de direction.
Après, nous priions la Vierge, aux anges, au ciel. Toutes les deux conscientes de que cela soulageait nos esprits.
Le moment venu des questions sur ses racines, son passé et ses expériences était effacé avec sa tendresse et sa sagacité. Oui. Elle n’a pas voulu tout dire. Toutefois, j’ai bien compris qu’elle n’a pas eu d’enfance. Peut-être cela explique pourquoi elle est devenue une fillette devant tous ses descendants.
Simple et forte mais surtout imparfaite, elle nous a quitté sans vérités absolues et sans héritage autre que celui d’être une paysanne.

Pendant longtemps j’ai cru qu’elle arrivait avec son poncho blanc avec des traits verts et rouges et son sac typique couleur marron. Nous découvriions ensemble, les musées, les transports, les châteaux, l'organisation qui régnait en traversant l’Atlantique.

Le rêve est une réalité : La « mamma »* repose finalement dans la paix de la nature.
Moi, sa petite « chérie », doit oublier, parce qu'oublier c’est aussi se pardonner

***Mamma est le mot italien pour grand-mère.

Para mi abuela María. Sin lágrimas ocho meses después.
Viernes de luna gorda
Octubre 18 de 2013