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Poésie Psychiatrique

Elle est là aujourd’hui… dans son bureau de pins marins avec une bougie allumée pour ses amis hauts placés …

Elle est dubitative et hésitante en réfléchissant à la meilleure façon de résumer l’événement le plus bouleversant de sa vie, celui qui l’a obligé à coller les briques de son âme en confrontant toutes ses vies antérieures…


Elle était à la fois à Porto, et à Paris, et à Bogota à la fois.
Un épisode psychiatrique ne peut pas se dérouler dans un seul espace géographique mais il se vit dans de multiples territoires.
Ainsi, cette première fois, elle était pétrifiée au Portugal et à la fois dans un patchwork de planètes dans une anarchie d'émotions qui se traduisait en une sidération volcanique.

Pour simplifier, on va dire qu’elle était à l’hôtel « Grande Rio » quand "tout" s’est déclenché, quand le personnel de ce lieu -très perturbé, a appelé la police à cause de ses cris incompréhensibles. Cette police a compris après les entretiens que le seul crime concernait le délire d'une jeune adulte…  


L’objectif de Laura au pays du Douro depuis Paris était de prendre quelques jours de repos à la fin de son stage chez "COLAS" une grande entreprise du « CAC 40 » français dans le cadre de son Master II d’Arbitrage International à Versailles, le « MACI ».

Laura est partie avec son grand amour…
...oh la la…
...il faut décrire qu’il était et il est encore son amour éternel, charnel, spirituel, cet amour de gloires et de galères.
Le copain devenu époux et père…


Et PUM
PUM CA TA PLUM !
PLUM CA TA PLUM ?

Ça veut dire quoi PLUM CA TA PLUM aujourd’hui 11 mai 2021 ?
Ça veut dire qu’au milieu de ce voyage qui devait être un voyage romantique et de découvertes sucrées type « pasteis de nata », tout a explosé, la crise est arrivée, « la bouffée délirante aigüe » comme le marqueraient les docteurs dans le Compte Rendu médical s’est révélée.


Laura n’a rien compris. Son copain, mari non plus. Les familles beaucoup moins... et les amis ?
« Il ne faut pas » parler de ce type de choses aux amis ni aux collègues ni à la société…

Laura n’a pas compris non seulement parce qu’elle avait 23 ans en novembre 2010. Cette période de pluie est d'orages salés...
Elle n'a pas compris parce que les troubles psychiatriques sont absolument incompréhensibles, injustes et surtout invisibles.


Laura a commencé à "travailler sur soi-même" au fil de sa tristesse, de sa déchirure, de l’insomnie, de la manie, d’hallucinations, de dépenses matérielles sans queue ni tête, médicaments, de thérapies et bien évidemment de la plus sacrée, douce et intime écriture. 

Elle a reçu l'amour attentionné de son entourage… en sourires, rencontres, couleurs, larmes, saveurs, socles tout au long de son chemin d'une guérison qui n'est pas curation mais qui purifie l'alignement de l'être avec la mission divine.

A suivre…


Ps. Ce texte était un des exercices de l'atelier d'écriture "Ecrire avec nos contemporains" de l'Association Aleph Ecriture avec Céline De-Saër. Cet atelier a eu comme livre "base" MURENE de Valentine Goby. Un livre excellent sur la reappropriation de notre corps, sur la conscience de la peur du regard des autres et de notre propre regard. Un livre où les faiblesses sont forces dans notre existence.