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Le labyrinthe de Chartres

I.

Nous avons tous notre cercle rempli de petits et multiples cercles également.
Nous avons tous ces archanges de brillance et sérénité.
Nous avons tous mais je souhaite prendre quelques minutes pour louer mon cercle, mon archange, pour devenir ma propriétaire.

Je te bénis labyrinthe sacré. Je te remercie parce que sur ta pierre j’ai marché.
Je te confie ma rage et te dis merci pour me sortir de la cruelle cage.
Je suis heureuse et tu le sais bien. Les détours et tours ont labouré mon chemin.

Je t’aime brique trouée, merveille d’église noire, dorée et charité.
Je t’aime parce qu'à l’hôpital des rêves tu m’as conduit.

Je suis malade mais je sais guérir le noirci avec l’expression intime.

II.

D’accord. Je vais me déplacer. Mais où, quand, pourquoi ?
Je ne peux plus me mentir. Je veux me déplacer. Je ne peux plus faire de mon souhait profond une obligation.
Je suis la danse de la médication qui rentre finalement sans douleur et en pleine action.
Je suis la conscience thérapeutique qui questionne tous les doutes de famille.
Je suis secouée par la vie, être bipolaire n’est plus un drame ni un jeu, ni la façade stupide.
Je rends hommage à ce chemin des tortures psychiatriques.
Je suis la lessive de mon passé, la photo de mon quotidien, mes mémoires et mes récits.


III.

Oh ! oh la la ! on dit dans mon pays d’accueil.
Comment ne pas chanter avec joie et abondance et avec des larmes et soupes de l’Amérique Latine à toi petit trou noir, centre des centres, début déchiré, chaos sans maternité ni guidance ?
Oh mon Dieu !
Tu as été tellement méchant et incompréhensible, tu m’as confondu, tu m’as dépouillé de toutes mes armes rouges et phosphorescentes…
…et je bénis petit trou noir le plus troué au centre du mandala labyrinthe.
Tu as été la plume la plus pure, le pardon et l’élégance en forme d’étoile noire.
Cela devait être ainsi. Mon centre devait naître assombri. Mon centre qui éclate et qui brille ce matin à Paris.

Gracias. Muchas gracias cher miroir de mi corazón, univers magique et mystique.
Gracias parce que nous sommes ensemble et après tant de chemin, nous sommes la clarté diagonale.
Gracias car tu reflètes l’éternel travail à accomplir, les croix à bannir et les chapelets à méditer.
Gracias bello miroir pour m’avoir appris les mesures, les rythmes, les proportions. Merci parce que ces limites construisent des empires d’amour et de beauté.

Merci de m’avoir transmis le besoin d’attendre, de ne pas chercher, de me poser et d'espérer à l’ami et à l’amour qui doivent également mener leurs tâches.
Mais surtout miroir, miroir hermoso y magnifico, merci de m’arrêter et de me donner une claque pour ne plus être poupée ni demoiselle d’honneur.


IV.

Notre Dame de Chartres, toi qui as été embellie, toi qui as la peau noire et ton enfant abrites…
…tu me donnes le « je suis » et le « je vois » de mon papier, le faire « face à face » avec mon rôle à « jouer » via l’écriture.
Je suis mère.
Je me vois mère.
Je suis mère de moi-même.
Je me « voie » avec mes crayons et mes textes font la fête.
Je suis mère de mes projets, de mon élan.
Je me vois protégée dans un cortège célestiel.
Je suis mère en grossesse permanente.
Je vois les voies qui sont multiples et cohérentes.
Je suis mère qui entend les larmes des poèmes inachevés.
Je vois ma solitude et je rends grâce.
Je suis mère solide qui rigole et s’amuse autour du pèlerinage.
Je vois l’écriture comme la graine d’une tomate.


V.

Ah non ! non ! non !
Je te dis non mandala d’atelier !
Soit tu me montres clairement le meilleur de toi, le culmen, le 20/20 d’école, soit je considère qu’il n’y pas « le meilleur du meilleur, la crème de la crème » ...
…Merci.
Tu me révèles que le meilleur c’est ce qui est oublié, négligé.
Les meilleurs sont les tâches moches de ta perfection.
Le meilleur c’est l’amorphe, le chant faux, les corrections sur un brouillon.
Je célèbre donc tous les « grains de beauté » portés dans les livres les plus réputés. Je félicite les erreurs, les angoisses, les apprentissages.
Je suis mère mais non prophète. Je suis câlin mais non la chaise.

VI.

Je t’admire Laura.
Tu es dans ce septième jour du mois de mars, une reine printanière.
Tu as su dire BASTA ! STOP ! et tu l’as dit délicatement et fortement.
Je te félicite pour ton expression écrite qui rejoint la forêt avec les crayons et les feuilles. Mais je salue surtout le carême de respiration. Ta maturité et le non à la violence permanente.
C’est le courage qui te fallait pour sortir des crises.
Je bénis chaque membre de ton cœur qui a créé en ton âme une fleur carrée.
Je bénis ton ancrage, ton manteau, tes outils au sein de ton royaume féerique. Ce royaume existe parce que tu existes.


VII.

Consacrer l’atelier bleu, où les femmes sont reines en toute majesté.
Baptiser chaque création, trouver toujours l’ouvrage de l’amour. Croiser les regards complices de l’océan.
Bénis-sois tu, chère guide, bénis soit ta capacité à habiller l’atmosphère du repos.
Je loue chaque canalisation via les mots devenus chanson.
Je suis toutes les femmes participantes, j’emprunte leur beauté et les vers élégants. Merci de votre écoute.

« Aire fresco » De l’air frais.
Prendre l’air pour embrasser la réalité.
Sortir et découvrir les poubelles, le café, les bleus et les plantes arborées.
Chaque respiration nous transforme. Il est bon de le prendre en compte, il est bon de nous regarder hors toute norme.
Le chemin est croix et il est presque fini. Le chemin sans route continue à nous embellir.
Revenir à la réalité est sortir de ces pensées sans respiration ni musique, sans les êtres de protection.
Revenir à la réalité est rester pour toujours dans les pensées du soleil soufflant la vie éternelle.

Revenir à la réalité c’est être fière : je suis mère de moi-même !


VIII.

Je suis murmure sucré.
Je suis la rose sacrée.
Je suis le rubis des champs.
Je suis le vernis brillant.
Je suis la femme galopante.

Mon écrit, MON INDEMNE*** 

Je suis écrit, mère des mots !

Commentaires

  • « Le labyrinthe de Chartres » est né au sein de l’atelier d’autolouange du 7 mars 2020 à l’atelier Bleu à Paris guidé par Charlotte Jousseaume.
  • Chaque participante a choisi un mandala. Il y en avait de toute sorte.
  • Ce labyrinthe où j’ai marché à Chartres avec mon mari Kevin Devos pendant le mois de juin 2018 ayant l’intention d’être parents, m’a élue et embrassée encore une fois, cette-fois ci en forme de papier pour écrire ma marche et mon chemin.
  • Ce fût une invitation à reconnaître mes tours, mes détours, à toujours me centrer.
  • Charlotte a mené l’atelier comme un chemin où nous nous sommes arrêtés à chaque station. Aujourd’hui, je remarque que ce façonnage m’a épanoui de bonheur et de « sacralité ».
  • *** J’ai découvert le mot « indemne » –pilier de cet atelier, trois jours après l’écriture du texte et grâce aux échanges avec Charlotte Jousseaume.
  • Aujourd’hui, deux mois après cette belle rencontre d’écriture, je remarque que la signification que j’ai donnée pendant l’atelier à mes lignes a été une : « base » un « échafaudage » et des mots indemnes « sains » en même temps.
  • “Indemne” en español porta la misma escritura, pero no la misma pronunciación. Quiere decir lo mismo: sano y salvo, ileso. Lo que es muy curioso es que durante el atelier pensé que Charlotte se refería a la palabra en español “andamio”, lo trabajé sin racionalizar mucho como “la base”. Hoy, dos meses después noto que lo que escribí es mi base y mi “ileso” a la vez.

  Mon âme est trouée et solide en pétales